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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 13:14

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     Ami lecteur, tu as sans doute remarqué l’inégale fréquence des rubriques postées par mes soins sur ce blog. Alors que certains mois affichent cinq ou six articles, d’autres n’en laissent apparaître qu’un ou deux. Un bien triste constat qui n’est malheureusement pas lié à une suractivité de ma part m’astreignant à un emploi du temps de ministre. C’est simplement un manque de sérieux évident et un penchant maladif et regrettable pour la procrastination. Je paye évidemment ce laxisme chaque jour puisqu’en repoussant toujours au lendemain mon devoir de bloggeur, je passe à coté de nombreuses occasions pour satisfaire votre intense appétit ainsi que pour parfaire votre exaltante éducation audiovisuelle. Je pensais d’ailleurs profiter de mes vacances de Noël pour vous gâter un peu et vous servir sur un plateau une foule d’articles musicaux (cf article du 12/12/12) ; résultat, nous sommes le 20 janvier 2013 et le mois de décembre ne compte qu’une malheureuse chronique, quel mauvais père Noël je fais !! Ainsi, comme je culpabilise énormément et que cette année promet visiblement beaucoup (j’ai vraiment entendu plein de bonnes choses ce mois-ci les amis !!), je me lance à la conquête des bonnes résolutions et vous promets de faire des efforts pour 2013, parole de postprocrastinant.

 

     Chose dite, chose faite, j’ai déniché et même, déterré, pour vous le nouveau Beach Fossils, autant dire que ça commence bien !

La bande à Dustin Payseur poursuit son petit bonhomme de chemin sur le bel et vaporeux littoral new-yorkais avec Clash The Truth. Après un premier album éponyme en 2009 et un excellent EP en 2011, le quatuor ‘ricain distille à nouveau ses douces et ensoleillées sonorités surf pop dont on a tant besoin en ce moment. Les talents indéniables de compositeur de Dustin Payseur se confirment bel et bien. Sa gratte le démange toujours autant et c’est vraiment toujours aussi bon. 

Ne soyez pas effrayé par l’apparence cubiste assez monstrueuse du chanteur sur la pochette. En l’écoutant, Beach Fossils ne fera que sublimer votre environnement, votre paysage. Celui-ci deviendra alors, comme par enchantement, marin, et laissera apparaître en fond, des nuances brunes orangées, dignes d’un magnifique coucher de soleil.         

Une sortie prévue dans un mois, toujours chez Captured Tracks, fameux label de Brooklyn à qui l’on doit la production de DIIV (cf article du 29/06/12) mais également celle de l’énorme Holograms l’an dernier.

 

Allez, sortez le maillot de bain et le paréo !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 19:01

 

voeux

 

 

 

     La tradition du mois de janvier nous laisse trente-et-un jours pour présenter ses vœux, j’ai choisi cette date, importante à mes yeux, pour vous les communiquer chers lecteurs. Un an, jour pour jour, s’est écoulé depuis le « lever de rideau », premier article déposé sur ce blog. Cela fait un an que je vous fais subir mes humeurs et « caprices audio visuels » accompagnés de leurs dérives littéraires aux introductions interminables et aux digressions intempestives. Depuis un an, je place en tête d’article des photos bien trop petites et je radote inlassablement la même série de mots (« bref », « tuerie » « allez… ») . Ca fait un an maintenant que je m’éclate, tout simplement, à vous parler musique et cinéma, deux passions qui rythment ma vie et, finalement, au bout d’un an, je suis toujours aussi fier et heureux de vous les faire partager.

Je remercie tous ceux qui me soutiennent et me poussent à poursuivre les aventures de Bobby&Babaste, ma première lectrice et correctrice officielle de fautes d’orthographe et vous, très chers lecteurs à qui je souhaite une excellente année 2013. En espérant qu’elle soit encore plus riche que 2012.

Allez (je commence à radoter), pour bien débuter 2013 et achever pour de bon 2012, un petit bilan de l’année écoulé s’impose, voici mon top 10 musical :

 

 

10 : CHILL BUMP, (duo de Tours qui n’a pas sorti d’album cette année mais quatre EP et un Hors Série qui, mis bout à bout, constituent un excellent disque possible)

 

http://chillbump.bandcamp.com/

 

09 : CONCRETE KNIVES, Be Your Own King 

 

08 : TOTALLY ENORMOUS EXTINCT  DINOSAURS : Trouble 

 

07 : KLUB DES LOOSERS : La Fin De l’espèce

  

06 : BADEN BADEN : Coline 

 

05 : CLOUD NOTHINGS : Attack on Memory

 

04 : THE VACCINES : Come Of Age

 

03 : GREAT MOUNTAIN FIRE : Canopy

 

02 : FUN. : Some Nights

 

01 : DJANGO DJANGO : Django Django


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






 

 



 

 

 

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 01:52

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     Alors que 2013 arrive à grand pas, il est grand temps pour moi d’en finir avec 2012 et de sortir enfin du placard ces albums qui traînent dans un dossier sur mon bureau depuis plusieurs mois. Il est vrai chers lecteurs que cette fin d’année ne m’a laissé que très peu de temps pour satisfaire votre féroce appétit. L’urgence des derniers cours et la rédaction, bien moins marrante, d’un mémoire avant les vacances ont eu raison de moi. Aujourd’hui, bien que mon mémoire soit loin d’être bouclé, me voilà en vacances et donc libre de reprendre mon activité blogo-culturelle préférée. De plus, me retrouvant actuellement coincé dans un fauteuil inconfortable entouré d’individus masqués ronflant la bouche ouverte à plus de 9000 km au dessus du continent africain, je n’ai rien d’autre à faire durant les huit prochaines heures.

 

Je ne sais pas si le fait de parler « voyage » dans un avion reste un sujet typiquement français, comme celui qui consiste à parler « bouffe » pendant qu’on mange, mais il n’empêche que cette thématique prédomine dans mon esprit en ce moment même. A défaut de pouvoir en dialoguer avec mon voisin, bien trop occupé dans les bras de Morphée, c’est avec un certain plaisir que je remémore et assemble quelques récits de voyage, notamment ceux, héroïques et passionnés, comptés par mon père alors que j’étais enfant. Une carrière militaire constitue en effet une bibliothèque bien remplie qu’un jeune garçon dévore les yeux grands ouverts avant d’aller se coucher.

Le chanteur et musicien parisien Eric Javelle en témoigne et fonde alors un groupe qu’il nomme Baden Baden en  référence à la ville allemande rencontrée par son père durant sa carrière d’officier. Un bel hommage qui se complète durant l’ensemble de l’album. Des morceaux pop, mais surtout rock, interprétés aussi bien en anglais qu’en français, aux mélodies soignées et mélancoliques, proches de celles de Concorde (cf article du 20/05/12). L’ambiance singulière et nostalgique laissée par Coline rappelle véritablement les péripéties d’un voyage et, plus particulièrement, celui que l’on n’aurait pas vécu mais dont on nous aurait narré les contours. Il y a dans ce disque un rassemblement de souvenirs, des fragments d’histoires, d’allées et venues dans des contrées voisines et lointaines.

Après 78, l’EP qui révèlera ce trio parisien en 2010, Coline, sorti le 28/09/12 chez Starlite Rec/naïve, est un très beau premier album qui promet énormément et qui, dans l’avion, les yeux fermés, se déguste particulièrement bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 21:40

gmf5

 

 

     En ouvrant ma boîte aux lettres ce matin, je réalisai à quel point cette action ne m’était pas familière. J’ai beau en effet passer devant presque tous les jours, l’idée de m’arrêter pour l’ouvrir ne me traverse généralement l’esprit qu’une fois par an, le jour de mon anniversaire. Ce dernier étant derrière moi, c’est donc par pur hasard que je relevai aujourd’hui mon courrier, constitué uniquement, douce ironie du sort, du catalogue de La Grande Récrée ; décidément, il faut croire que je ne peux résister à l’appel du cadeau. Et effectivement, à l’approche de Noël (dans plus d’un mois et demi tout de même), ce genre de trouvaille dans sa boîte aux lettres n’a rien d’anodin. C’est d’ailleurs l’outil préféré des enfants pour réaliser leurs listes au père noël. Muni d’une paire de ciseaux, d’un peu de colle et de papier, je me revois parfaitement, 19 ans en arrière, effectuant cette lourde tâche. Une époque qui, en feuilletant aujourd’hui le catalogue, n’a pas pris une ride ; du moins si l’on s’attarde sur l’évolution quasi nulle du jouet durant cette période ¾ si votre enfant commande cette année autre chose qu’une voiture téléguidée, des Barbie, des Lego ou un babyfoot, envoyez-le vite chez le psy. Même ma petite sœur, ado élevée aux nouvelles technologies, n’a rien trouvée de mieux à faire pendant les vacances de la Toussaint que de ressortir ses vieux Playmobil. En ce qui me concerne, ce n’est pas dans le catalogue que je finis par trouver mon bonheur mais sur internet où je mis la main sur un jouet sonore appelé Great Mountain Fire, made in Bruxelles.

 

     Si comme pour moi, votre connaissance de la Belgique se résume à quelques blagues racistes, pas mal de bières, Tintin & Milou et deux joueurs de foot, Great Mountain Fire comblera de la meilleure façon possible votre ignorance. Fondé en 2006, GMF (ne pas confondre avec l’assurance) rassemble cinq bruxellois et commence à se faire un nom sur le territoire français grâce à de nombreux concerts, notamment celui du célèbre printemps de Bourges cette année. C’est d’ailleurs grâce au site internet de cet événement (http://edition2012.printemps-bourges.com/fr/accueil/bienvenue.php) que je pus découvrir cette formation ainsi que leur premier album  Canopy, une merveille qui rappelle incontestablement le style de deux groupes génialissimes : L’électro planante de Metronomy (« It’s Alright » « Breakfast » «If A Kid », dont les synthés évoquent The Knife dans l’énorme « Pass This On » ) et la pop indétrônable de Phoenix (« Late Lights », un morceau qui risque d’ailleurs de rendre jaloux Thomas Mars et sa bande). Je pourrais presque m’arrêter là, il est vrai qu’avec deux modèles pareils, il semble difficile de pouvoir décevoir; et qu’en est-il quand il est également question de Marcel Duchamp (« Rrose Selavy ») ? Bref, Canopy est un album festif et frais, on en prend plein les oreilles du début à la fin et si « Crooked Head » risque sincèrement de vous réconcilier avec votre vieux ukulélé ou si l’envie de savourer une bonne mousse belge entre pote vous surprend, ne résistez pas !

 

     Sorti le 22/10/2012 chez Sober&Gentle, Canopy de Great Mountain Fire est un disque à écouter d’urgence et demeure, pour l’instant et sans hésiter, la meilleure découverte de l’année. Vive la Belgique, vive GMF !

 


 

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 20:26

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     Mon oncle déteste les anglais. Il vit dans un petit village sur la côte d’azur, une région très calme quand elle n’est pas envahie par les touristes quatre mois par an. En réalité, c’est les kilomètres de bouchons sur les routes pendant la période estivale qu’il déteste, un problème qui s’explique, selon lui, par la présence trop importante des anglais. J’ai régulièrement la chance de me rendre dans ce petit coin de paradis pour lui rendre visite, l’occasion de rejoindre pendant quelque temps son opinion sur nos amis rosbeef. Malgré tout, et comme, il n’y a jamais de règle sans exception, s’il y a bien une personne sur laquelle il ne pourra jamais dire du mal, c’est bien d’un anglais, cela dit, d’une légende du royaume britannique, un certain James Bond, à qui il vaut un véritable culte. Un personnage qui fête d'ailleurs cette année ses 50 ans, ce qui enchante évidemment mon cher parent. J’imagine que sa passion pour l’espion le mènera une nouvelle fois dans l’achat d’un précieux coffret DVD ou dans celui d’un authentique assortiment miniature des véhicules de la série. Outre ses qualités de collectionneur, il reste avant tout un grand connaisseur et regrette, comme de nombreux admirateurs de sa génération, l’époque de Sean Connery, « THE agent 007 parmi les agents ». Un point de vu discutable car je sais que je ne suis pas né à la bonne période mais, personnellement, quand je regarde aujourd’hui Dr No ou Diamonds Are Forever, je me dis que Daniel Craig est quand même pas mal. Bref, avant d’accueillir sur nos écrans les toutes dernières aventures de l’espion british dans Skyfall, réalisé par l’excellant Sam Mendes, parlons musique, et d’intemporalité cette fois-ci, avec Concrete Knives, un groupe caennais auteur d’un premier opus donnant naissance à un nouvel héros dont James devrait d’ailleurs bien se méfier.

 

     Après avoir fait rapidement et efficacement connaissance avec le groupe en 2011, celui-ci s’affirme et impose définitivement son style avec cet album. Une prise de position radicale clairement définie dans la photographie figurant sur la pochette. Ainsi, l’attitude chétive et innocente du personnage apparaissant de face, en slip kangourou, sur l’illustration du premier EP (You Can't Blame The Youth) se retrouve maintenant de dos, fière et conquérante ; une véritable icône du super-héros des temps modernes à la cape doré (couverture de survie) flottante au vent et à l’esthétique très romantique, du moins, comme la concevait Friedrich au XIXe siècle. En ce qui concerne l’identité musicale du groupe, les références sont bien plus contemporaines. La fraicheur et la suractivité pop rock de Concrete Knives rappellent avec grand plaisir l’énergie folle de certains collectifs anglais tels que Foals ou Coastal Cities et la bonne humeur finlandaise de French Films. L’ambiance festive déployée par ce genre de groupe s’amplifie avec Concrete Knives, notamment grâce à son traitement vocal qui rassemble, non pas une voix, mais celle d’un groupe, un chœur masculin réunit autour de la chanteuse Morgane Colas. En ce sens, cette pluralité vocale dans l’album donne l’impression de se retrouver en concert, où les voix des artistes se mêlent à celles du public. Un show garanti qui s’avère malheureusement de trop courte durée ; 35 minutes au total, soit dix morceaux dont trois extraits de You Can't Blame The Youth, c’est quand même frustrant.

 

     Sorti aujourd’hui sur le label anglais Bella Union, Concrete Knives, avec leur album Be Your Own King, confirme presque à la perfection les espoirs placés en ce groupe après leur excellent premier EP en 2011 et promet maintenant encore plus. 

 

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 20:59

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ENFIN, j’ai vu le dernier Leos Carax !

J’attends ce film depuis le mois de mai, période durant laquelle il est en compétition au festival de Cannes (cf article du 16/05/12). Alors qu’il sort quelques semaines plus tard dans de nombreuses salles d’art et d’essai en France, normal me direz-vous, il est toujours absent sur notre charmante petite île. J’ordonne, plus que je ne conseille, aux chanceux de la métropole de se rendre d’urgence au cinéma pour admirer cette toile mais surtout pour satisfaire ma curiosité et les entendre me raconter leurs impressions. Les mois défilent et de mon coté, toujours aucunes traces d’Holy Motors en vue, même les voies illégales très étendues du web me tournent le dos. Alors que je ne l’espérais plus, il m’aura fallu attendre le mois d’octobre et son habituel et fastidieux festival International du film d’Afrique et des Iles (FIFAI) pour voir apparaître le précieux sésame. Inutile de chercher à comprendre le lien entre Carax et l’Afrique, il n’y en a aucun, sa présence dans ce festival m’étonne encore mais pour le coup, elle fait de moi un homme heureux. J’abandonne lâchement mes fonctions de responsable barbecue, prévues à l’occasion d’un anniversaire ce samedi midi, pour me rendre à cette séance unique au cinéma Casino du Port.

Et si, dans ce préambule, vous ne comprenez toujours pas d’où me vient cette obstination ou, s’il est impensable pour vous de faire passer un film avant des merguez, c’est que vous ne connaissez pas Leos Carax.

 

     « C’est d’une beauté… » Ces quelques mots furent prononcés par un ami argentin pour me décrire le cinéma de Carax il y’a plus de deux ans. Déjà conquis par cette succincte analyse, je le fus doublement après avoir vérifier par moi-même. En découvrant ainsi sa filmographie, je mesurais alors la richesse dissimulée derrière cette avare description et peine aujourd’hui, devant mon écran, pour vous la transmettre car il est évident que l’œuvre d’un tel cinéaste ne peut être brossée en trois mots tant elle est porteuse de sens et d’intérêts. En revanche, elle se résume parfaitement dans ce film ; un long-métrage, complexe et fascinant, dans lequel Carax nous parle de cinéma, de son cinéma, non pas en trois, mais en treize actes.

Holy Motors se construit ainsi comme une pièce de théâtre dans laquelle Denis Lavant (acteur fétiche du réalisateur mais aussi grand comédien au théâtre) incarne, le temps d’une journée, une multitude de personnage les uns après les autres. 24 heures dans la vie d’un homme dont le passe-temps est de faire semblant d’être quelqu’un, autrement dit, d’être acteur, une première mise en abyme dans ce film qui, au final, ne s’articule qu’autour de cette idée de définition du cinéma, de film dans un film. Un concept génial servi par une mise en scène incroyable ne reposant que sur un élément, une limousine. Ce luxueux véhicule de location, qu’on habite le temps d’un déplacement devient ici la loge de l’artiste, l’espace intime de Denis Lavant, le point de départ de ses métamorphoses. Le film s’apparente donc à un voyage autour de Paris, un trajet qui débute en banlieue, se poursuit au centre ville pour se finir en banlieue et pour ainsi traduire l’eternel recommencement de cette condition d’acteur, un portrait qui semble finalement assez sombre et pervertit, un aspect négatif défendu par le réalisateur dont on reviendra plus tard.  

Quand ça ne concerne pas le comédien, c’est le regard du réalisateur qui est visé ; d’où la toute première et magnifique séquence du film, un rêve tenu par Carax lui-même, l’auteur surplombant une salle de cinéma avant la projection de son œuvre. Avec cette introduction, Carax nous plonge dans son univers, dans sa propre création cinématographique qu’on ne cesse de voir apparaître à l’écran d’ailleurs. La présence de certains protagonistes interprétés par Denis Lavant renvoi évidemment à ses anciens rôles dirigés par Carax dans ses films antérieurs. Ainsi et malgré l’absence de Juliette Binoche (remplacée par Kylie Minogue), la séquence dans La Samaritaine évoque évidemment l’histoire d’Alex et Michèle dans Les Amants du Pont-Neuf. L’inoubliable personnage de Merde, vu pour la première fois dans le collectif  Tokyo !  réalisé en 2008, est quand à lui repris à l’identique.

L’entracte qui se joue vers le milieu du film témoigne du rôle important occupé par la musique dans l’art de Carax et fait écho à une scène mythique dans Pola X, la découverte du squat dans lequel s’organise la vie des SDF mais également un étonnant et puissant orchestre, auteur d’une musique alternative des plus contemporaines. Ici, c’est dans une église qu’une troupe prend vie petit à petit et au gré d’un travelling arrière saisissant.   

L’univers de Carax, c’est également le cinéma des autres, le début de la représentation du mouvement en photographie chez Maret et Muybridge  qu’on retrouve, quelque peu modifiée, sur l’écran dans le cinéma au début, le kidnapping du beau mannequin (joué par une Eva Mendes méconnaissable) par Merde au père Lachaise rappelle les frasques de King Kong et l’évolution de cette belle prisonnière dans les égouts parisiens, tanière de la bête, ne ternit en rien la mémoire d’un certain Jean Cocteau.

Au final, toutes ces références, ces clins d’œil délivrent un message terriblement tragique. De la même manière que disparaissent, au fil des heures, les lueurs du jour, la figure du comédien, celle de Denis Lavant qui ne joue pas, s’enfonce également dans les ténèbres. Le dénouement de l’acte où les deux agents (Kylie Minogue et Denis Lavant) se retrouvent à La Samaritaine traduit ce malaise et pose la question suivante : à quoi bon poursuivre ce manège, cet univers peuplé d’automate ? (à l’image des mannequins éparpillés partout sur le sol de la Samaritaine). Holy Motors, ce titre renvoi évidemment à cette notion de machine, des moteurs muni néanmoins d’un cœur, d’une âme. A cette question, l’acteur répond: « Pour la beauté du geste. » Une réponse très succincte qui me rappelle les propos d’un ami argentin et qui définit parfaitement et très subtilement le cinéma de Leos Carax.

 

      Après treize longues années d’absence derrière les caméras, Carax réalise avec Holy Motors un véritable chef-d’œuvre et semble nous raconter finalement une dernière histoire, celle d’une complicité, d’une amitié sincère, bouleversante et indestructible entre un réalisateur et un acteur car l’œuvre de Carax ne serait évidemment pas la même sans Denis Lavant et ses performances incroyables (ce mec est un génie !) et inversement.

 

     J’espère que mon obstination pour ce film vous semble maintenant plus crédible, si vous aimez le cinéma, regardez-le vite ! 

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 18:55

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     Les plus fidèles d’entre vous auront surement remarqué le caractère misogyne dissimulé derrière mes vastes goûts musicaux. Il n’y a qu’à voir les photos parsemées au dessus des articles de ce blog pour se rendre compte que la figure féminine demeure particulièrement absente et pour se demander tout simplement : « où sont les meufs bordel ?! » Sachez que je vous comprends et croyez-moi chers lecteurs, je suis le premier à déplorer cette injustice mais j’avoue très honnêtement ne ressentir qu’un terrible manque d’émotion dans les teintes vocales non masculines, voilà c’est dit, et j’assume entièrement ce petit coming-out musical ! Cependant, je ne suis pas à l’abri de tomber sur quelques exceptions comme ce fut le cas hier devant Mai-Lan et son premier opus.

 

      Dans la famille Chapiron, je voudrais la fille, une certaine Mai-Lan (« Orchidée du Printemps » en vietnamien),  auteur d’un album éponyme étonnamment savoureux.

La première fois que je l’ai entendue, c’était en 2006 dans la BO du film Sheitan (réalisé par son frère Kim) ou elle interprétait la douce et poétique comptine de La Caution « Gentiment, je t’immole », une merveille. Six ans plus tard et dans un registre radicalement différent, elle nous témoigne son propre univers dans un premier album pour le moins farfelu et fascinant ; deux adjectifs pouvant parfaitement décrire l’atmosphère des anciens cabinets de curiosité, ces lieux, ancêtres des musées, qui semblent se mettre en scène sur la pochette de l’album où l’artiste joue les fossiles au centre d’une multitude d’objets et d’éléments naturels. Une illustration à l’allure kitsch et symétrique reflétant, à première vue, un sens aigüe de l’autodérision conjugué à un talent et une ingéniosité incontestables qu’on ressent évidemment dans sa musique. Celle-ci est à l’image du métissage dont est issu Mai-Lan, un mélange de cultures et de langues où pop et folk européennes (« Easy », « Schumacher », « Hard Joy » ou « Dai Dai ») se frottent à la tradition vietnamienne (le titre caché « Nao Ve Nao De ») et au hip-hop à la française (« Les Huitres », un titre qu’on imagine parfaitement au micro de La Caution). Aux rythmes d’une guitare et de quelques percussions, la chanteuse surprend, tout simplement.

 

Sorti hier chez 3e bureau, la jolie Mai-Lan fait un sans faute et place la barre très haut dans ma petite liste des coups de cœur féminin. 

 

Le titre "Gentiment, je t'immole" de 2006 en cadeau:
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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 20:50

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     Peu importe la nuit passée, il va falloir assumer dans tous les cas la sonnerie du réveil ce matin annonçant, pour de bon, la fin des vacances et les joies de la rentrée scolaire. De la maternelle au lycée, plus de 12 millions d’élèves vont ainsi regagner les chemins de l’éducation. Ce qui nous réservera à coup sur la même série d’image au 20 heures de ce soir sur les larmes des enfants quittant leurs parents à l’entrée des classes. Allons, l’école n’est pas si dramatique, ça va bien se passer et puis,  les vacances arrivent bientôt. A peine le temps de découvrir les nouveaux aménagements dans la cour de récrée qu’on évoque déjà les futurs congés et la deuxième semaine en plus à la Toussaint. Bref, la musique aussi fait sa rentrée aujourd’hui et accueille son lot de nouveaux et d’anciens artistes ; de quoi accompagner comme il se doit ces chères petits et grands écoliers…

 

 

     Sourd est celui qui n’a pas entendu au moins une fois C2C et son morceau « Down The Road » depuis le début de l’année 2012. C’est simple, depuis janvier, le monde entier semble découvrir la musique électronique grâce à ce groupe et à son génial potentiel. Un génie qui ne date pourtant pas de la dernière pluie malgré ce que l’on peut croire puisque le collectif nantais existe et excelle dans la discipline depuis plus de dix ans. Une nouvelle qui ne devrait pourtant étonner personne car C2C se compose en fait de deux formations bien connues de la scène hip-hop et électronique française ; celle de Beat Torrent (Atom et Pfel) et d’Hocus Pocus (Greem et 20Syl). Quatre artistes qui, quand ils ne composent pas pour leur groupe respectif, se retrouvent et mixent sur leurs platines au sein d’un même collectif nommé Coups 2 Cross (C2C), une formation déjà quatre fois champione du monde par équipe de Djiing (DMC). Présentations faites, vous pensez bien que, pour ces premiers de la classe, manquer un jour de rentrée ne ferait pas bonne impression.

Allez, tout le monde en rang, la sonnerie retentit. Ordonné et silencieuse la promotion Tetra compte 14 éléments. Dés l’appel, quelques noms retiennent particulièrement notre attention. Ceux de 4 redoublants tout d’abord, les morceaux « Down The Road », « The Beat », « Arcades » et « F.U.Y.A » déjà présents dans le préambule de janvier et dont la présence rappelle évidemment quelques bons souvenirs (chose assez rare pour un redoublant, je sais de quoi je parle…). C’est du coté des accompagnateurs ensuite qu’une autre bonne surprise intervient puisque le titre « Genius » se trouve au coté du groupe parisien Gush que j’adore et dont on entend plus rien depuis 2010 (date de sortie de leur seul et unique excellent album Everybody's God). Finalement, le cours commence et très vite, les élèves font part de leurs personnalités. Variés mais complémentaires, elles oscillent entre hip hop, soul (« King Season » « Who Are You » qui reprend le « La La La » d’un certain Lil Wayne), funk (« Happy ») et pop (le génialissime « Genius »). Le tout parsemé bien évidemment de subtils sons de scratchs, passage obligé chez tout bon DJ. Bref, une belle promo comme on en voit peu et qui promet de grandes choses, surtout en live (Au Port le 15 décembre 2012, j’y serai pas, Damned !!).

 

     Il est encore trop tôt pour faire de Tetra L’album de la rentrée (surtout quand on sait tout ce qui nous attend…) mais disons que le mois de septembre commence très bien. C’est sorti hier chez On And On, et c’est à écouter d’urgence.

 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 23:46

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     Je n’ai aucun souvenir de mes 18 ans. Disons plus précisément que je ne me rappelle pas avoir fêté l’évènement. J’ai du le faire évidemment mais pas de manière mémorable en tout cas, certainement même de façon très sommaire et habituelle. Je ne regrette absolument pas ce manque d’intérêt et de festivité non déployés pour ma majorité mais, du haut de mes 24 ans, j’y repense tout simplement et j’imagine que, comme pour une très grande partie d’entre nous, ce n’est pas du tout comme ça que je l’imaginais. Avoir 18 ans représente en effet beaucoup, sans énumérer la liste de tous les changements civiques que cela entraine et dont tout adolescent se fou complètement, 18 ans c’est avant tout ne plus avoir ses parents sur le dos et avoir enfin son permis de conduire ; du moins c’est ce que l’on croit. J’imagine que j’espérais, après avoir soufflé mes 18 bougies, descendre dans le garage pour déballer un papier cadeau dissimulant une magnifique trois portes affichant 180 pas plus au compteur, avant d’en prendre les rênes, seul pour la première fois, pour me rendre chez mes potes puis en boite histoire de fêter ça toute la nuit. La réalité est tragiquement tout autre puisqu’à 18 ans je passais mon BSR pour pouvoir me rendre en scooter à mes cours de conduite. La vie d’adulte que j’espérais a finalement pris du retard ; un retard que je n’ai toujours pas rattrapé six ans plus tard, ne sachant toujours pas remplir une feuille d’impôt et confondant encore mutuelle et sécurité sociale. Devenir majeur est en somme une étape invisible de notre vie à laquelle on accède petit à petit et dont il est parfois très agréable d’en évoquer les contours.

La preuve avec The Vaccines qui se prête à l’exercice avec un deuxième album intitulé Come Of Age, que l’on peut traduire par « devenir majeur ».

 

     Formé en 2010 à Londres, The Vaccines connaît un large succès depuis la sortie de What Did You Expect From the Vaccines ?, un premier album incontournable de l’année 2011. Et contrairement aux Irlandais de Two Door Cinema Club (cf article du 10/08/12) pour qui l’étape du deuxième album sonnait un air de changement et de calme apparent regrettable, celui des Vaccines s’engage sur la même pente que précédemment. Malgré son titre moralisateur Come Of Age semble accordé à la maturité les même critères d’impertinence et de dynamisme faisant le charme de la première jeunesse du groupe. Toujours au commande d’un Justin Young au chant, dont la voix me rappelle éternellement celle d’un Chris Martin enroué, le collectif sème son lot de bonne humeur pop rock et commence fort avec un puissant « No Hope » qui, avec son air country et son traitement vocal rappelle le bon vieux Bob Dylan. Du coté des influences, la proximité avec Blur saute aux tympans, notamment dans « Aftershave Ocean » et dans le délicieux « All In Vain » et son bridge. Et s’il fallait vanter les nombreux mérites des autres morceaux, je m’attarderais particulièrement sur « I Always Knew » et « Weirdo », deux titres géniaux aux mouvements de grattes planants et tout simplement, irrésistibles.

 

     Une réussite totale, à mon goût supérieure à son aîné, the Vaccines, dans les bacs le 03/09/12 chez Colombia Records, s’extraie et sort définitivement majeur de sa promo.

 

 

 

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 10:38

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     Lors de mes vacances l’été dernier j’ai eu la chance de me rendre plusieurs fois à Paris, célèbre capitale de la flânerie à la française. Mes nombreuses dérives citadines m’ont conduit bien évidemment dans certains lieux incontournables de la cité, notamment l’imposant et coloré centre G. Pompidou, 4ème arrondissement, métro Rambuteau, ligne 11. Au-delà de son architecture hors du commun et de son importante collection d’œuvre d’art, ce dont je me souviens particulièrement, c’est la présence des nombreux surveillants de musée proliférant dans les différentes pièces du bâtiment comme des champignons. Installés sagement sur leurs chaises, le regard dans le vide ou le nez plongé dans un roman, ces personnages s’apparentent à une tout autre pièce de collection de la galerie, une série inédite de modèles vivants figés comme des statues, éléments sculpturaux de garde. J’avoue avoir délaissé dans un premier temps les nombreux tableaux, installations ou vidéos exposés dans ce labyrinthe au profit de ces étranges postes de surveillance. A la longue, leurs présences s’estompent et finissent par se fondre dans le décor, de la même manière que disparaissent les appareils de vidéosurveillance dans les lieux publics ; un étrange paradoxe quand on sait que ces machines de musée là demeurent tout de même humaine. Des questions sur leurs fonctions persistaient cependant durant ma visite, devaient-ils intervenir en cas de dégradation sur une pièce ou devaient-ils seulement prévenir la sécurité ? Au contraire, avaient-ils une prime s’ils parvenaient à interpeller et maîtriser un individu suspect ? Etaient-ils autorisés à informer les visiteurs sur l’histoire de l’art ou sur la biographie d’un artiste comme le ferait un médiateur culturel ? Avaient-ils le droit d’aller faire pipi ? Combien pouvaient-ils toucher pour faire ça ? L’aurais-je fait à leur place ? Des questions auxquelles je peux répondre aujourd’hui, dans cette galerie de cet ancien hôtel de ville de la rue de Paris, Saint Denis, 97400, face à ces œuvres d’art et à cette exposition intitulée « Le Festin Nu » dont j’assure la médiation pour une semaine.

Ainsi, contrairement au surveillant, le médiateur se doit d’informer et d’assurer la visite aux public, aucune prime ne lui est versée en cas de geste héroïque mais son salaire est tout de même confortable, il a le droit d’aller faire pipi et, comme le surveillant, il passe la majorité de son temps assis sur sa chaise inconfortable à se faire ch… (surtout quand il vit et travaille à la Réunion). Heureusement, certaines pratiques lui sont autorisées durant son vaste temps libre sans visite, comme celle de pouvoir écouter la musique. L’occasion de savourer le nouveau Two Door Cinema Club (TDCC) tranquille et en avant-première ; comme pour Bloc Party il y a quelques jours (cf article du 07/08/12), des internautes fort bien intentionnés ont lâché sur la toile ce petit cadeau. Quand on sait que sa sortie officielle est prévue dans 24 jours, il y a de quoi être fier mais pas assez pour ne pas vous en parler chers lecteurs.

 

     Pas la peine de présenter ce groupe magique irlandais qui depuis 2010, et la sortie de leur premier opus, absolument indispensable, Tourist History composé d’une avalanche de tubes, ne cesse d’être entendu partout, à la télé (pub pour le Loto), dans les jeux vidéo (Grand Turismo, Fifa…), d’enchainer les concerts et de voir ses morceaux remixés les uns après les autres sur le net. Ainsi, à peine remis de ses émotions musicales, TDCC revient cette année avec Beacon, un album évidemment très attendu.

Ce qui est sur, c’est que les 3 gamins du Compté de Down, en Irlande du Nord, menés par le rouquin et chanteur Alex Trimble, n’ont rien perdu de leur fraicheur et de leur énergie. Dans la lignée de son prédécesseur, Beacon dévoile son lot de pépites électro-pop aux virevoltants riffs de guitares si accrocheurs et efficaces. « Sleep Alone », le premier extrait de l’album diffusé sur le net donne le ton et montre l’exemple au génialissime « Next Year » qui entame ce second album de la meilleure façon possible. « Sun » confirme par la suite cette belle entrée en matière, tandis que « Someday » nous replonge deux ans auparavant, dans l’authentique ambiance de son aîné Tourist History.

Maturité oblige, la fougueuse et rebelle jeunesse des trois compères se dilue quelque peu au fil des morceaux et s’octroie quelques minutes de pause et de détente, notamment dans « The World Is Watching »  « Settle » et « Spring » ; des titres lents  situés à l’opposé du registre habituellement occupé par le groupe qui, malgré leurs bonnes intentions déçoivent. Pas de quoi rayer le disque non plus, le break est finalement de courte duré et c’est bien connu, le sommeil et la sieste à cet âge là sont réparateurs.  Les habitudes reviennent au réveil et « Pyramid » conclut ainsi l’album comme il avait commencé.

 

     Certes, beaucoup moins efficace que son grand frère, Beacon, dont la sortie est prévue le 03/09/12 toujours chez l’excellent label parisien Kitsuné, est évidemment à mettre entre toutes les oreilles, et, en tout cas, risque bel et bien d’occuper les miennes pendant un certain temps cette longue semaine. 

 

 

    
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  • : BOBBY & BABASTE
  • : j'écris pour les frustrés qui, comme moi, ne savent ni mettre en scène et encore moins réaliser, ni composer, ni chanter, ni jouer d'un quelconque instrument MAIS, qui néanmoins savent apprécier et partager le talent de ceux qui savent le faire
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